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Salaires : en 2024, les entreprises anticipent la baisse de l'inflation pour limiter les augmentations
information fournie par Boursorama avec Media Services 26/01/2024 à 11:39

"Les attentes des salariés en matière de rémunération restent fortes", avec des attentes autour de 12% d'augmentation.

( AFP / MYCHELE DANIAU )

( AFP / MYCHELE DANIAU )

Alors que la spirale inflationniste semble marquer le pas, les hausses de salaires devraient connaître en 2024 la même tendance, avec des augmentations attendues au même niveau voire "en léger recul" par rapport à 2023, autour de 3,5% à 4%, selon des cabinets spécialisés.

L'inflation, qui avait bondi jusqu'à 6,3% sur un an en février 2023, le plus haut niveau en France en près de quatre décennies, tend à ralentir , mais elle persiste. Pour 2024, la Banque de France a prédit qu'elle tomberait à 2,5%, l'Insee tablant sur une inflation à 2,6% sur un an en juin prochain.

Dans ce contexte, le pouvoir d'achat reste un sujet prioritaire pour les salariés, ce que les syndicats ne cessent de marteler, à l'instar de Marylise Léon (CFDT) qui a jugé le chef de l'État "trop vague" sur ce sujet lors de sa conférence de presse du 16 janvier. Emmanuel Macron a réclamé au gouvernement "un travail ardent" pour "permettre de mieux gagner sa vie par le travail" . Il y aura, selon lui, "un travail avec les branches qui continuent de payer sous le Smic" pour qu'elles permettent de retrouver des "dynamiques salariales". Les branches ayant des minima sous le Smic sont régulièrement rappelées à l'ordre. Avant même la revalorisation automatique du Smic de janvier, une trentaine étaient concernées sur quelque 170 branches.

"Le Premier ministre lui-même a évoqué, avec un air soucieux, ce qu'il a appelé la 'smicardisation' de la société ", a rapporté à l' AFP le président de la CFE-CGC François Hommeril, à l'issue de sa rencontre avec Gabriel Attal jeudi. Le nombre de salariés payés au Smic a, de fait, fortement augmenté : au 1er janvier 2023, 17,3% des salariés du privé ont bénéficié de la revalorisation. Ils étaient 14,5% un an plus tôt. Selon les dernières données de l'Insee, en 2022, un salarié sur deux touchait moins de 2.091 euros nets par mois.

"Un budget médian d'augmentation de 3,6%"

Face aux attentes des salariés et à un marché de l'emploi toujours tendu sur fond de croissance atone (l'Insee table sur une croissance nulle au quatrième trimestre 2023), les entreprises maintiennent des enveloppes d'augmentation importantes, mais elles anticipent le ralentissement de l'inflation.

Dans une étude publiée cette semaine, le cabinet LHH prévoit ainsi "un ralentissement" des budgets des négociations annuelles obligatoires (NAO) avec "un budget médian d'augmentation de 3,6%". Autrement dit, la moitié des augmentations seront au-dessus de ce seuil, l'autre en dessous.

Ces intentions, qui "esquissent un léger recul" par rapport à 2023, sont "en réponse à la baisse progressive de l'inflation", note le cabinet de ressources humaines. Même si "les attentes des salariés en matière de rémunération restent fortes".

Interrogés sur le niveau d'augmentation générale des salaires souhaité pour 2024, les salariés citent une moyenne de 12% , selon une étude pour le cabinet Syndex publiée mardi. Mais les mêmes anticipent une augmentation réelle moyenne bien moindre, de 4%, ce qui correspond peu ou prou au chiffre anticipé par les chefs d'entreprise (3,6%).

Le cabinet Willis Towers Watson (WTW) a, lui, fait état mi-janvier de budgets prévisionnels médians d'augmentation pour 2024 qui "s'élèveraient à 4% en France", "en ligne avec la tendance observée en 2023". Mais, notait le cabinet, "les entreprises (...) les plus généreuses en 2023 prévoient de revoir légèrement leurs budgets à la baisse" : "une entreprise sur quatre avait, en effet, attribué des augmentations salariales supérieures à 5% en 2023 alors qu’elles ne sont plus que 10% à prévoir d'attribuer des augmentations salariales moyennes aussi significatives en 2024".

Jusqu'à présent, malgré des niveaux élevés, les augmentations n'ont pas compensé la hausse des prix. Une étude de l'Insee parue en novembre indiquait qu'en 2022, en euros courants (soit sans tenir compte de l'inflation), le salaire a "nettement augmenté" : +4,2% pour le net. Mais "les prix à la consommation ont augmenté plus fortement (+5,2%), si bien que le salaire net moyen en euros constants a diminué de 1,0%", soit, hors effet Covid, le "plus fort" recul observé sur les 25 dernières années.

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